Les forces de sécurité du Yémen ont arrêté samedi une femme soupçonnée d’être impliquée dans l’envoi de colis piégés interceptés en Grande-Bretagne et à Dubaï, a annoncé une source des services de sécurité.
La suspecte a été appréhendée dans une maison de Sanaa, la capitale, où elle se cachait. Il s’agit d’une étudiante en médecine âgée d’une vingtaine d’années. Les enquêteurs ont remonté sa piste grâce au numéro de téléphone qu’elle a communiqué à une société de transports.
Mais son avocat, qui redoute que sa cliente ait été victime d’un détournement d’identité, a rapporté que l’entourage de la jeune femme ignorait tout de son éventuelle implication dans des organisations religieuses ou politiques.
« J’ai peur que cette fille soit une victime, parce qu’il est insensé de penser qu’un individu s’apprêtant à commettre ce genre d’opération laisse une photo de sa carte d’identité ainsi que son numéro de téléphone », a ajouté Abdel Raham Burman, joint par Reuters.
Les deux colis, à destination de synagogues de Chicago, aux Etats-Unis, ont été interceptés vendredi.
« Le Yémen est déterminé à continuer de combattre le terrorisme et Al Qaïda en coopération avec ses partenaires. Mais nous ne voulons pas que quiconque puisse s’ingérer dans les affaires intérieures du Yémen dans la traque d’Al Qaïda », a dit le président yéménite, Ali Abdullah Saleh.
Saleh a également fait état d’un défaut de coordination avec les services de sécurité des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Arabie saoudite.
Les deux colis interceptés contenaient, dissimulé dans des imprimantes, du PETN (tétranitrate de pentaérythritol), explosif déjà utilisé par Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Un colis a été trouvé à bord d’un avion cargo d’UPS à l’aéroport britannique d’East Midlands, au nord de Londres; l’autre dans un hangar de FedEx à Dubaï.
Celui intercepté à Dubaï utilisait un système de détonation fonctionnant avec une carte sim de téléphone portable, et celui trouvé en Angleterre un minuteur.
La Maison blanche a indiqué que l’Arabie saoudite avait grandement contribué à l’identification de la menace, et le président Barack Obama a remercié le roi Abdallah pour le « rôle crucial » joué par son pays.