(RFI)-Depuis le 17 décembre, l’Emirat de Bahreïn est agité par des troubles entre manifestants chiites et forces anti-émeute. Selon le centre bahreïni des droits de l’homme, 39 personnes ont été arrêtées. Tout a commencé par une manifestation organisée par des activistes chiites pour réclamer des indemnisations pour les victimes des violations des droits de l’homme dans les années 1980 et 1990. La principale composante de l’opposition chiite, l’Association de l’Entente nationale islamique (AENI) a appelé le ministère de l’Intérieur à « arrêter immédiatement ces agissements illégaux et inhumains et à libérer immédiatement les détenus ».
Les chiites représentent près de 70% de la population totale de la petite île du golfe Persique. Mais le pouvoir politique et économique reste concentré dans les mains de la minorité sunnite, tout comme l’essentiel des emplois publics.
Beaucoup veulent voir dans les tensions qui traversent le royaume depuis plusieurs jours, une nouvelle expression de la marginalisation de la communauté religieuse majoritaire. Au même moment, le gouvernement de Manama n’hésite pas à multiplier la naturalisation de sunnites syriens, irakiens ou yéménites et à faciliter leur intégration dans les services de sécurité. L’opposition politique dénonce un système discriminatoire.
La petite île de 450 000 habitants avait été traversée par un très fort mouvement de contestation dans les années 1990. La répression policière avait fait plusieurs dizaines de morts, parmi lesquels un très haut dignitaire chiite.
La commémoration de sa disparition, le 17 décembre, associée aux revendications des défenseurs des droits de l’homme, devait réunir plusieurs milliers de personnes dans la capitale. Or, ce même jour, le royaume célébrait sa fête nationale. L’arrestation de plusieurs membres de l’opposition politique par les forces de sécurité avait alors déclenché ce bras de fer, marqué par la mort d’un jeune manifestant.
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