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Un Pakistanais visé par une fatwa refuse son rapatriement

PAU (AFP) –Un Pakistanais interpellé en situation irrégulière à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) a refusé son rapatriement en présentant devant le tribunal de Pau une fatwa (décret religieux) émis dans son pays qui appelle à sa mise à mort, a-t-on appris jeudi de son avocate.

Mohamed Rafique, âgé de 43 ans, interpellé alors qu’il tentait de se rendre en train en Espagne, a été conduit mercredi à l’aéroport de Pau où il a refusé de monter à bord de l’avion qui devait le conduire à Paris en vue de son rapatriement au Pakistan, a précisé Maître Alexa Lauriol.

C’est lors de sa comparution jeudi devant le tribunal de grande instance de Pau que le Pakistanais, qui assure vivre à Paris depuis six ans, a présenté la fatwa qui serait à l’origine de son départ du Pakistan où il a laissé ses six enfants.

Le document en langue pakistanaise, dont une traduction en français a été montrée par Me Lauriol, accuse Mohamed Rafique d’avoir entretenu une liaison adultérine avec une femme appartenant à une famille connue du pays et décrète qu’il est « digne d’être tué ».

Une récompense de 50.000 roupies est promise à « quiconque apportera des informations » sur l’accusé, cette somme étant portée à 100.000 roupies pour celui qui le rapportera « vivant » et 200.000 roupies s’il était ramené « mort », selon cette même traduction.

La fatwa est signée d’un mouvement d’oulémas (NDLR, dignitaires religieux) appelé « Lashkar-e-Toiba », selon ce texte.

Ce groupe a été accusé par l’Inde et les Etats-Unis d’avoir perpétré la série d’attentats et de prises d’otages qui avaient fait 166 morts le 26 novembre 2008 à Bombay. Selon New Dehli, ce groupe armé extrémiste musulman aurait bénéficié pour commettre ces attaques d’un soutien logistique des services de renseignement pakistanais.

Le substitut du procureur de Pau a fixé au 21 janvier la date d’une prochaine comparution de Mohamed Rafique, afin de laisser le temps à son avocate de préparer sa défense, et a ordonné son maintien en détention pour défaut de « garantie de représentation ».

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