WASHINGTON (AFP) -Le télévangéliste Pat Robertson a lancé une polémique aux Etats-Unis en expliquant que le séisme dévastateur de Port-au-Prince serait la conséquence d’un « pacte avec le Diable » passé par les Haïtiens il y a deux siècles pour se débarrasser des Français.
La controverse a obligé jeudi la Maison Blanche à intervenir en qualifiant ces propos de « profondément stupides », 48 heures après le tremblement de terre qui a fait des milliers de morts dans la capitale haïtienne.
S’exprimant sur son propre réseau de télévision, le télévangéliste et ancien candidat à la présidence américaine a rappelé mercredi que les Haïtiens étaient à l’origine « sous le joug des Français, vous savez, Napoléon III ou je ne sais quoi ».
« Il se sont réunis et ont passé un pacte avec le Diable », a ajouté Pat Robertson, 80 ans. « Ils lui ont dit: ‘nous te servirons si tu nous débarrasses des Français’. C’est une histoire vraie. Et le Diable a dit: « D’accord, marché conclu ».
« Et depuis, ils sont victimes de malédictions les unes après les autres », a assuré le prêcheur cathodique, comparant la situation en Haïti avec la relative prospérité de la République Dominicaine voisine.
Interrogé sur ces propos lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, s’est dit « surpris qu’en période d’inimaginable souffrance humaine quelqu’un ose proférer des choses aussi profondément stupides ».
Quelques heures auparavant, le président Barack Obama avait promis que les Etats-Unis n’abandonneraient pas Haïti, à qui il a destiné 100 millions de dollars d’aide d’urgence ainsi que plusieurs milliers de soldats et de secouristes afin de secourir les victimes du séisme de mardi.
Sous domination espagnole jusqu’en 1697, puis française, Haïti est devenu la première république noire indépendante en 1804 après la défaite du corps expéditionnaire de Napoléon Bonaparte qui voulait y rétablir l’esclavage aboli par la Révolution française.
Pat Robertson, candidat à la candidature républicaine à la présidentielle de 1988 avant d’être battu par George Bush père, est coutumier des déclarations fracassantes. Il avait suscité un tollé en 2006 est expliquant que l’attaque cérébrale subie par Ariel Sharon était une punition divine infligée à l’ancien Premier ministre israélien pour son retrait de la bande Gaza.