LA HAYE (AFP) –Un juge des référés néerlandais a jugé lundi que le député d’extrême-droite Geert Wilders, auteur d’un film anti-islam mis sur internet en mars, n’a pas outrepassé la loi en déclarant que le Coran est « un livre fasciste ».
« On ne peut pas dire que l’assigné appelle à la haine ou la violence contre les musulmans par les formulations choisies, bien qu’elles soient provocantes », a indiqué le juge des référés de La Haye dans son jugement.
Le député, fondateur du Parti de la liberté (9 députés sur 150), a mis sur internet en mars un court métrage, amalgamant islam et terrorisme, qui a suscité l’indignation des pays musulmans.
La Fédération islamique néerlandaise (NIF) avait déposé, avant la sortie du film, une plainte contre lui pour avoir qualifié le Coran de « livre fasciste » en le comparant à « Mein Kampf » d’Adolf Hitler, et le Prophète Mohammed de « barbare », demandant notamment qu’il s’excuse de ces propos dans les journaux néerlandais.
Le juge a aussi rejeté la requête de la NIF qui demandait qu’il soit complètement interdit à M. Wilders de faire telles déclarations.
« Une interdiction générale de faire des déclarations dans le futur est une atteinte inacceptable à la liberté d’expression de l’assigné », a estimé le juge. « Cela revient en effet à une censure préventive », a-t-il ajouté.
Le film de 17 minutes de M. Wilders, intitulé « Fitna » (la discorde en arabe) et mis en ligne le 28 mars mélange des images violentes de terrorisme ou d’exécutions dans des pays musulmans avec des sourates du Coran.
Il a été accueilli dans le calme aux Pays-Bas mais a provoqué la colère dans le monde musulman: des manifestations de protestation réunissant parfois des milliers de personnes ont eu lieu au Pakistan, en Iran, en Indonésie et en Afghanistan.