BEYROUTH (AFP) –Le groupuscule radical sunnite Fatah al-Islam n’est pas responsable de l’attentat meurtrier perpétré en septembre à Damas, a affirmé un communiqué signé par le « bureau de presse » du mouvement et dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée.
« Nous, le mouvement du Fatah al-Islam, démentons formellement tout implication dans l’explosion d’Al Kazaz (à Damas) et tout lien avec les personnes qui ont apparu à la télévision, leurs témoignages ou les Etats et parties qu’ils ont mentionnés », selon le communiqué dont une copie est parvenue à l’AFP.
« Il s’agit de rumeurs qui visent à jeter de la poudre aux yeux et à ternir l’image des jihadistes de notre mouvement qui ont brandi l’étendard de l’islam », ajoute le communiqué daté de lundi.
Dix-sept personnes ont été tuées et 67 blessées le 27 septembre dans un attentat suicide à la voiture piégée à Damas. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière depuis les années 1980, à l’époque où des attentats sanglants étaient commis par les Frères musulmans.
La télévision d’Etat syrienne a diffusé jeudi ce qu’elle a présenté comme des « aveux » des responsables de l’attentat qui se sont présentés comme des membres du Fatah al-Islam.
Parmi eux, la fille de Chaker al-Abssi, chef du groupe, a affirmé que le courant du Futur, du chef de la majorité parlementaire antisyrienne au Liban Saad Hariri était impliqué dans le financement du Fatah al-Islam.
La diffusion de ces « aveux » a créé un tollé au Liban, notamment au sein de la majorité antisyrienne qui a accusé Damas de vouloir convaincre l’opinion internationale qu’un danger terroriste provenait du Liban pour justifier par la suite une ingérence dans les affaires libanaises.
Inscrit en août 2007 par les Etats-Unis sur leur liste des organisations terroristes, le Fatah al-Islam a affronté pendant plus de trois mois l’armée libanaise dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, avant d’être vaincu début septembre 2007.