PARIS (AFP) – Six organisations de l’Education ont lancé jeudi une pétition qui se veut un « appel national pour l’école publique » et laïque destiné à contrer les « choix politiques » actuels qui favorisent le privé », ont-ils annoncé lors d’une conférence de presse commune.
Cet appel est lancé jusqu’au 19 juin par la fédération de l’éducation Unsa-Education et son syndicat enseignant SE-Unsa, par la fédération des parents d’élèves FCPE, le syndicat lycéen UNL, le syndicat étudiant Unef et par la fédération des délégués départementaux de l’Education nationale (DDEN).
Ces organisations entendent soumettre cette pétition aux candidats aux élections régionales ainsi qu’aux élus locaux en général, pour avoir leur position sur cette question jugée « plus que d’actualité ».
« Nous, signataires de cette pétition, refusons l’affaiblissement organisé par l’Etat de notre service public et laïc d’éducation », écrivent ces organisations dans l’appel, consultable sur www.appelpourlecolepublique.fr.
Selon elles, l’école publique, laïque et gratuite est « aujourd’hui menacée par des choix politiques qui favorisent le privé et encouragent le consumérisme éducatif ».
Selon les initiateurs de l’appel, des « décisions ministérielles » prouvent que le service public et laïc d’éducation « n’est plus une priorité de l’Etat ».
Ils dénoncent en premier lieu « les aides publiques concédées aux établissements privés », qui « n’ont jamais été aussi élevées », 50 ans après la loi Debré (financement par les fonds publics des écoles privées qui passent de contrats avec l’Etat).
« Les aides publiques représentent 7 mds d’EUR au budget de cette année, contre 6,9 l’an dernier et 6,8 il y a deux ans », a expliqué Laurent Escure, pour le SE-Unsa.
Ce alors que, dans le même temps, selon lui, le taux de scolarisation des élèves dans le privé est « stable, à environ 17% », que « le nombre de postes aux concours enseignants est en hausse dans le privé, en baisse dans le public » et que « les suppressions de postes touchent davantage le public », a-il ajouté.
Les organisations dénoncent également la loi Carle (sur le financement entre les écoles publiques/ privées lorsqu’elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune de résidence), qui « amplifie le financement de la concurrence » du privé.
Dans un contexte de « suppression de la carte scolaire » tout cela contribue à transformer les parents d’élèves en consommateurs d’élèves », déplorent-elles.