Donald Trump, qui avait proposé durant sa campagne de barrer l’entrée des musulmans aux États-Unis, prononcera dimanche en Arabie saoudite, lors de son premier déplacement à l’étranger, un discours sur une « vision pacifique » de l’islam.
Le président américain a signé un décret -actuellement bloqué par la justice- extrêmement controversé visant à fermer temporairement les frontières aux ressortissants de six pays majoritairement musulmans (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen).
Accusé par ses détracteurs d’attiser l’islamophobie, il a défendu bec et ongles son initiative au nom de la lutte contre « les terroristes islamiques radicaux ».
Au deuxième jours de sa visite en Arabie saoudite, où il est attendu samedi, le président septuagénaire s’exprimera devant les dirigeants de « plus de 50 pays musulmans ».
A cette occasion, il prononcera un discours sur « la nécessité d’affronter les idéologies radicales » et sur ses « espoirs » pour « une vision pacifique de l’islam », a déclaré le général H.R. McMaster, qui dirige le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Cette allocution visera « à rassembler le monde musulman contre les ennemis communs de la civilisation et à démontrer l’engagement de l’Amérique envers nos partenaires musulmans », a-t-il ajouté.
Le président Trump participera ensuite à l’inauguration d’un centre dont l’objectif affiché est de combattre la radicalisme.
Ce centre démontre la volonté « de nos amis musulmans, dont l’Arabie saoudite, de prendre une position ferme contre l’extrémisme et contre ceux qui utilisent une interprétation dénaturée de la religion pour promouvoir leurs objectifs politiques et criminels », a encore souligné le patron du NSC.
Après son étape en Arabie saoudite, le président américain se rendra en Israël, au Vatican, à Bruxelles (sommet de l’Otan) et en Sicile (G7).
– Discours du Caire d’Obama –
Ce discours de Donald Trump, dont la tonalité sera scrutée avec attention à travers le monde, interviendra huit ans après celui prononcé par son prédécesseur démocrate Barack Obama au Caire, le 4 juin 2009.
En commençant en arabe par un « Salam aleikum » (« que la paix soit sur vous ») à l’adresse des 1,5 milliard de musulmans du monde, ce dernier avait appelé à mettre fin « au cycle de la méfiance et de la discorde ».
« Je suis venu chercher un nouveau départ entre les États-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel », avait-il lancé.
Dans une allocution prononcée depuis une mosquée de Baltimore à la fin de son deuxième mandat, en février 2016, le président démocrate avait, en pleine campagne électorale, mis en garde contre la « rhétorique haineuse » visant les musulmans.
Dénonçant la tentation de faire des amalgames entre « des actes terroristes et une religion », il avait pointé du doigt – sans le citer nommément – Donald Trump qui avait proposé, dans la foulée de la fusillade de San Bernardino (Californie) d’interdire l’accès des musulmans aux États-Unis par crainte d’attentats jihadistes.
La visite la plus célèbre d’un président dans une mosquée restera probablement encore pour longtemps celle de son prédécesseur, le républicain George W. Bush.
Six jours après les attentats du 11 septembre 2001, revendiqués par Al-Qaïda, il s’était rendu dans une mosquée de Washington.
« L’islam, c’est la paix », avait-il lancé dans une brève allocution restée dans les mémoires, soulignant que « le visage de la terreur » n’avait rien à voir avec cette religion pratiquée par des centaines de millions de personnes à travers le monde. (AFP)