MADRID (AFP) – Le cardinal William Levada, préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’est dit « attristé » par l’annonce d’une nouvelle loi espagnole sur l’avortement, et demande un « dialogue » avec le gouvernement, selon des propos rapportés samedi par la presse espagnole.
« Je suis attristé car c’est un signe que la vision de la vie créée, la précieuse dignité de chaque personne qui commence à la conception, n’est pas à la base du projet annoncé », a déclaré à Saint-Jacques de Compostelle (nord-ouest) devant des journalistes le cardinal, selon le El Pais et ABC.
Le cardinal américain dirige la Congrégation pour la doctrine de la foi, héritière de la Sainte Inquisition.
Il a déclaré que le sujet de l’avortement « n’est pas simplement politique », mais est aussi culturel et « touche aux racines du genre humain ».
Ce sujet « mérite un dialogue cordial et profond », selon le cardinal.
La ministre espagnole de l’Egalité, Bibiana Aido, a annoncé jeudi qu’une nouvelle loi sur l’avortement serait présentée au Congrès des députés au premier semestre 2009.
Vendredi, à l’issue du conseil des ministres, la vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega a assuré que le gouvernement « ouvrait un débat tranquille et serein » sur le sujet.
Le gouvernement n’a pas dévoilé de détails pratiques sur ses idées, notamment sur l’évolution du délai légal pour avorter. L’Eglise espagnole ne s’est pas encore prononcée sur la réforme, attendant d’en connaître les détails.
L’avortement est dépénalisé en Espagne en cas de viols (avortements dans un délai maximum de 12 semaines de grossesse), de malformations du foetus (22 semaines) et lorsqu’il y a « danger pour la santé physique ou psychique de la mère » (sans limitation de temps).
Une grande majorité des avortements sont pratiqués au motif du « risque psychologique » pour la santé de la mère, ce qui donne parfois lieu à des avortements très tardifs, à six, sept, voire huit mois de grossesse.