ROME (AFP) – Une polémique a éclaté lundi en Italie entre l’Eglise catholique et l’ordre des médecins qui défend le droit à l’avortement alors que le sujet agite la campagne électorale en vue des législatives des 13-14 avril.
Le journal des évêques Avvenire a attaqué un document publié samedi par l’ordre des médecins selon lequel la loi ayant autorisé l’avortement a « démontré toute la solidité et la modernité de son dispositif technique, scientifique, juridique et moral ».
Le document souligne notamment que la « loi 194 » adoptée il y a 30 ans a contribué à la chute des avortements clandestins, aujourd’hui de l’ordre de 20.000 par an, selon les chiffres officiels.
L’ordre se prononce aussi en faveur de l’introduction en Italie de la pilule abortive RU486, qui attend une autorisation des pouvoirs publics, et critique les obstacles rencontrés par les Italiennes pour obtenir la pilule du lendemain.
Le quotidien de la Conférence épiscopale a affirmé que le document de l’ordre des médecins était « un faux ».
Selon un médecin, membre de l’ordre et cité par Avvenire, Valerio Brucoli, il s’agit de « comptes-rendus de différents groupes de travail qui ont été lus » pendant la réunion et qui n’ont été « ni votés ni approuvés ».
Le texte adressé à la presse « constitue seulement une prise de position exprimée au sein du comité d’éthique, et donc une opinion personnelle », a assuré Valerio Brucoli.
L’ordre des médecins a maintenu sa version, affirmant que le document « reprenait les principes du code de déontologie » de l’ordre des médecins.
Alors que l’Eglise catholique fait pression pour une révision dans un sens plus restrictif de la loi 194, les candidats des grands partis de gauche Walter Veltroni, et de droite Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, ont souhaité que ce thème soit laissé en dehors de la campagne.
Mais le débat continue à être alimenté par un petit candidat, proche de M. Berlusconi, le journaliste Giuliano Ferrara, qui veut présenter une liste anti-avortement, et par les divisions sur ce thème au sein du nouveau parti de Walter Veltroni, qui réunit catholiques et anciens communistes.
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