TEHERAN (AFP) – Trois étudiants iraniens, dont la condamnation à la prison avait entraîné des manifestations, ont été innocentés en appel des principales accusations et devraient être bientôt libérés, a indiqué mercredi leur avocat. « Ils ont été innocentés des (accusations) d’insultes aux valeurs religieuses, aux saints, aux dirigeants de la République, aux habitants de Qom, aux dignitaires religieux, aux jeunes croyants et aux femmes voilées », a dit à l’AFP Mohammad Ali Dadkhah.Madjid Tavakoli, Ahmad Ghassaban et Ehsan Mansouri, étudiants à l’Université Amir Kabir, avaient été arrêtés en mai sous l’accusation d’avoir publié dans des journaux étudiants réformateurs des matériaux insultant les valeurs de l’islam. Condamnés en octobre à des peines allant de deux à trois ans de prison, ils avaient nié toute implication dans ce qu’ils qualifiaient de provocation. Ils avaient affirmé que des « inconnus » s’étaient approprié les logos de leurs journaux pour publier les articles et dessins incriminés.
« Comme ils avaient accusé le bassidj (miliciens islamistes) de l’université d’avoir publié ces articles, ils ont été condamnés à 4 mois de prison », a ajouté l’avocat. Mais « dans la mesure où ils ont déjà passé près de huit mois en prison, ils seront libérés », dès samedi selon lui. Il leur reste à payer une caution de 80.000.0000 de rials (environ 8.000 dollars) chacun pour l’accusation d’insulte au guide suprême iranien Ali Khamenei.
« Cette accusation ne relève pas du tribunal de droit commun mais du tribunal révolutionnaire », a expliqué Me Dadkhah. L’arrestation et surtout la condamnation des trois étudiants avaient entraîné de nombreuses manifestations de protestation dans les universités de Téhéran. Ces manifestations ont été l’occasion de nombreuses critiques contre la politique du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad et la répression touchant des étudiants réformateurs. Le pouvoir judiciaire a indiqué le 11 décembre qu’entre 20 et 24 étudiants étaient en prison pour tentative de troubler l’ordre public.
L’Université Amir Kabir est un foyer de contestation étudiante où M. Ahmadinejad a été l’objet l’an dernier de quolibets et de sifflets lors d’un discours. Malgré la décision de la justice, les arrestations continuent dans les milieux étudiants. Mercredi, l’avocat Nemaat Ahmadi a annoncé l’arrestation la veille de de Bahram Chojaie, un étudiant de l’Université libre (Azad) de Téhéran.
Ce dernier avait été arrêté il y a deux semaines alors qu’il participait à une manifestation à l’Université de Téhéran. Il avait été libéré après avoir passé deux nuit en prison. « Mon client a été convoqué au tribunal révolutionnaire à plusieurs reprises et finalement il a été de nouveau emprisonné mardi », a déclaré M. Ahmadi, cité par l’agence Isna.
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