BAGDAD (AFP) – Un militaire américain a été renvoyé d’Irak après avoir tiré sur un exemplaire du Coran lors d’une séance de tir, a annoncé dimanche le commandement américain qui a présenté ses excuses.
Le soldat, qui n’a pas été identifié, a fait l’objet d’une mesure disciplinaire après la découverte, la semaine dernière par la police, de traces de balles et des graffitis sur un exemplaire du Coran, dans un champ de tir près de Bagdad.
« Le soldat en question a fait l’objet d’une mesure disciplinaire en raison d’un acte de tir sur un (exemplaire du) Coran », a dit un responsable militaire américain à l’AFP soulignant que « tous les soldats sont tenus pour responsables de leurs actes ».
Qualifiant cet acte de « grave et profondément troublant », le colonel Bill Buckner, porte-parole militaire américain, a souligné toutefois qu’il s’agissait d’un « acte isolé ».
« Le commandement de la coalition a informé les dirigeants locaux des résultats de l’enquête, leur exprimant ses profonds regrets », a dit cet officier dans un communiqué.
Le général Jeffrey Hammond, qui commande les forces américaines à Bagdad, a de son côté exprimé ses excuses lors d’une rencontre avec des chefs tribaux et dignitaires locaux à Radhwaniya, où l’incident s’est produit, et lu devant l’assistance une lettre de regret du soldat incriminé.
« Je viens vous demander pardon », a dit le général Hammond cité par la chaîne de télévision américaine CNN. « Je regarde dans vos yeux aujourd’hui et vous demande de me pardonner, moi, et de pardonner mes soldats », a ajouté cet officier américain.
Au cours de la rencontre, des habitants ont dénoncé l’action du soldat, scandant des slogans hostiles aux Américains: « Oui au Coran, l’Amérique dehors », selon CNN.
« J’espère sincèrement que mon acte irresponsable n’entravera pas le partenariat que les deux nations ont développé ensemble », affirme pour sa part le soldat dans sa lettre.
On ignore à ce stade si d’autres mesures ont été prises à l’encontre de ce soldat.
« Cet incident n’affecte en rien le professionnalisme de nos soldats et leur respect pour toutes les fois », a-t-on indiqué de source militaire américaine.
Dans un communiqué obtenu dimanche par l’AFP, le comité des oulémas musulmans, principale association sunnite opposée à la présence américaine, a condamné énergiquement cet acte, qui révèle, selon elle « la vive hostilité des forces de l’occuaption et de leurs dirigeants pour le livre saint ».
« Nous condamnons aussi le silence de ceux qui sont impliqués dans le projet américain et nous faisons assumer la responsabilité de tels actes au gouvernement en place et aux autorités d’occupation », a dit le communiqué. aj-hj/asl