MOSSOUL (Irak) (AFP) – Onze fidèles ont péri et plus de 40 ont été blessés vendredi dans un attentat suicide contre une mosquée dans le nord de l’Irak, a-t-on appris de source médicale.
« Nous avons reçu 11 corps jusqu’ici et plus de 40 blessés, et d’autres blessés ont été transportés dans des structures de soins près du lieu de l’attentat », a déclaré à l’AFP le Dr Hani Mohammed, de l’hôpital de Tal Afar (380 km au nord de Bagdad) où s’est produit l’attentat.
Un premier bilan fourni par la police locale faisait état de huit morts et 25 blessés.
« Le kamikaze, qui se trouvait dans une mosquée sunnite de Tal Afar, a tiré sur l’imam durant son prêche avant de se faire exploser parmi les fidèles », a indiqué un responsable policier local.
Tal Afar, dans la province de Ninive, est une localité habitée majoritairement par des turcomans chiites mais avec une forte minorité sunnite. Le réseau Al-Qaïda y était bien implanté et cette ville a connu de sanglants attentats.
Le 9 juillet, 35 personnes avaient été tuées et plus de 60 blessées dans un double attentat suicide dans un quartier résidentiel de la ville.
« Un kamikaze a visé un sergent de la police, Ali Nouh, dans sa maison du centre de Tal Afar. Il était vêtu d’un uniforme de police quand il a frappé à la porte de l’officier. Ali Nouh, sa femme et sa fille ont été tués » dans l’explosion, avait affirmé à l’AFP le général Khaled Al-Hamdani, chef de la police dans la province de Ninive.
« Quand des gens sont venus à l’aide, le deuxième kamikaze s’est fait exploser », avait ajouté le général, soulignant qu’un des frères du sergent tué, lui aussi policier, avait aussi été grièvement blessé.
L’attaque du 9 juillet était la plus meurtrière depuis le retrait américain des villes irakiennes, le 31 juin. L’armée et la police irakiennes assurent désormais la sécurité dans les localités alors que les forces américaines, qui font profil bas, se cantonnent désormais dans des patrouilles en dehors des agglomérations.
Selon un rapport récent du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), la province de Ninive pourrait être un important foyer de déstabilisation de l’Irak, où les violences ont fortement diminué même si elles sont encore très fréquentes.
Le nord de la province comprend plusieurs zones que se disputent les communautés arabes, turcomanes et kurdes. Les autorités kurdes souhaitent rattacher ces zones à leur région autonome, ce que Bagdad refuse.
« La violence est plus faible presque partout en Irak par rapport aux années précédentes mais à Ninive, le carnage se poursuit », écrivait ICG.
« Les groupes d’insurgés restent actifs (…) même s’ils sont fortement diminués », ajoutait le rapport, précisant que le « conflit qui se poursuit risque d’entraîner d’autres parties du pays sur une mauvaise pente ».
Ce nouvel attentat intervient alors que les violences ont baissé de moitié en septembre par rapport à août, avec 203 morts dans le pays, selon des chiffres officiels publiés au début du mois.
Le bilan de septembre était le plus bas depuis mai, quand 155 personnes avaient été tuées en Irak.