NANTERRE (AFP) – Le Conseil d’Etat se prononcera mercredi sur la demande du collectif d’étudiants musulmans de la résidence universitaire d’Antony (Hauts-de-Seine) d’obtenir un lieu de prière, en attendant que le Crous ne prenne une décision quant à leur salle, fermée depuis le 2 janvier, a indiqué samedi à l’AFP leur avocat.
Les étudiants avaient saisi vendredi le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative.
« Cela fait quatre mois que les étudiants attendent. Ils ont misé sur le dialogue, et sont même prêts à discuter sur le principe de la laïcité », a déclaré Me Hosni Maati, avocat des étudiants.
« Mais ils vivent en ce moment une période difficile, il y a de la part des autorités une volonté d’intimidation. Il y a là atteinte à la dignité », a ajouté l’avocat.
Le 2 janvier, les forces de l’ordre avaient fait évacuer la salle de prière musulmane de la plus grande résidence universitaire de France pour des motifs invoqués de « sécurité incendie et électricité ». Elle était utilisée depuis une trentaine d’années par des étudiants musulmans.
« Depuis, les étudiants prient où ils peuvent, dehors ou dans les couloirs », ajoute Me Maati.
Lors de la fermeture de la salle, la directrice du Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) de Versailles, Françoise Bir, avait alors expliqué qu’il « ne doit pas y avoir de lieu de culte dans une résidence universitaire ».
Le Crous avait toutefois précisé qu’une nouvelle salle serait mise à disposition des étudiants à la condition qu’ils « respectent le règlement intérieur qui proscrit toute pratique cultuelle ou religieuse en dehors de la sphère privée ».
La résidence universitaire d’Antony, née dans les années cinquante, est aujourd’hui la plus grande de France, avec plus de 2.000 chambres.