MADRID (AFP) –Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé vendredi qu’il préparait une nouvelle loi sur la liberté religieuse, allant dans le sens d’un plus grand respect du pluralisme religieux et de la laïcité dans un pays où l’Eglise catholique demeure très présente et influente.
L’annonce a provoqué les critiques de l’opposition de droite. Le gouvernement veut « dissoudre le fait religieux », a accusé Federico Trillo, responsable du Parti populaire (PP, droite).
La numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega a expliqué vendredi que le gouvernement s’était engagé à présenter une « réforme de la loi sur la liberté religieuse » pour actualiser ce texte qui date de 1980.
Depuis, « la société espagnole a beaucoup changé », a déclaré Mme de la Vega. La nouvelle loi qui serait élaborée courant 2009, s’appliquera notamment à « garantir le pluralisme religieux dans les espaces publics, comme les écoles, prisons, hôpitaux », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres.
Cette annonce intervient quelques semaines après la décision polémique d’un juge de Valladolid (nord) d’obliger une école publique de cette ville à retirer les crucifix des salles de classes, à la demande d’un parent d’élève.
Malgré la Constitution espagnole de 1978 assurant du caractère non confessionnel de l’Etat et de ses institutions, les symboles catholiques demeurent très présents en Espagne, 30 ans après la fin de dictature franquiste qui avait érigé le catholicisme au rang de religion d’Etat.
Ainsi, tout nouveau chef de gouvernement jure encore fidélité à la Constitution devant un crucifix, lors de sa prestation de serment.
Peu après la réélection des socialistes en mars, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero avait fait part de son intention de revoir les liens unissant l’Etat à l’Eglise catholique, mais était resté prudent et modéré, après quatre ans de relations houleuses avec la hiérarchie catholique, notamment sur le thème du mariage homosexuel.
La nouvelle loi « n’ira à l’encontre de personne et sera respectueuse et garante des droits de chacun en matière de liberté religieuse », a assuré, vendredi, Mme de la Vega.