PARIS (AFP) – La France va parler à ses partenaires européens du sort de la chrétienne condamnée à mort pour blasphème au Pakistan pour faire en sorte que « la peine ne soit pas appliquée », a indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères.
Asia Bibi, 45 ans et mère de cinq enfants, a été condamnée le 8 novembre à être pendue par un tribunal de Nankana (est) pour avoir blasphémé le prophète Mahomet en 2009. Elle a fait appel de la sentence auprès de la haute cour de Lahore, la plus haute juridiction de la province du Pendjab, selon son avocat.
« Nous allons en parler avec nos partenaires européens pour voir la manière la plus efficace pour que la peine ne soit pas appliquée », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, interrogé lors d’un point-presse sur les démarches que comptait entreprendre la France.
M. Valero a rappelé les trois axes de la diplomatie française regardant la peine capitale dans les pays qui continuent à l’appliquer: opposition absolue à celle-ci, mobilisation en faveur de son abolition, et insistance sur l’observation des conventions internationales sur le respect de la liberté religieuse.
Le pape Benoît XVI et l’Italie ont déjà lancé des appels en faveur de cette femme.
La république islamique du Pakistan n’a encore jamais exécuté un condamné à mort pour blasphème, mais cette affaire met en lumière ses lois controversées en la matière. Les associations de défense des droits de l’Homme réclament l’abrogation de cette législation, estimant qu’elle encourage l’extrémisme islamiste dans un pays à 97% musulman.
En juillet, deux frères chrétiens, accusés d’avoir écrit un pamphlet critique sur le prophète Mahomet, avaient été tués par balles par un inconnu à leur sortie d’un tribunal dans le Pendjab.