SANTIAGO (AFP) –Une statue géante du pape Jean-Paul II cherche un abri au Chili, après le refus mercredi du Conseil des Monuments nationaux de l’installer dans un parc où elle « romprait avec l’harmonie » du lieu, et sise sur un parking souterrain, ce qui « manquerait de dignité » pour le pontife.
La statue de 7,5 mètres de haut, plus de 13 avec le piédestal, devait être installée dans un parc du faubourg de la Recoleta, en face l’Université du Chili. L’initiative venait de l’université, avec le soutien de la municipalité de la Recoleta, et avait pour but de commémorer la visite du pape en 1987 au très catholique Chili.
Un collège d’architectes s’est alarmé le mois dernier de la « rupture » qu’une telle statue monumentale signifierait pour le parc et son usage public. Le Conseil des monuments (CMN) s’est saisi et a entendu mercredi les avis pour et contre. A l’unanimité de ses onze conseillers, il a voté contre.
« La statue, en ce lieu, briserait l’harmonie historique et urbaine », à la fois le passé et l’échelle du parc arboré, qui deviendrait davantage une place, a déclaré la secrétaire-générale du Conseil Nivia Palma, citée dans El Mercurio jeudi.
« De plus, ajoute le communiqué du CMN, la localisation de la statue au-dessus d’un futur parking souterrain, ne siérait pas à la dignité du Souverain pontife », décédé en 2005, selon la même source.
L’organe souligne que sa décision s’appuie sur des critères « techniques » et « ne remet aucunement en cause le bien fondé d’un hommage à Jean-Paul II ».
Il rappelle d’ailleurs que des décrets-loi existent déjà , approuvant le principe de monuments ou statues de Jean-Paul II dans d’autres endroits du Chili, comme à Los Andes (nord) ou Vina del Mar sur la côte à 80 km de Santiago.
C’est là , face au Pacifique ou sur les collines surplombant Santiago, que devrait finir la statue en bronze du sculpteur Daniel Cordero, dont le modèle en argile est bien avancé, spécule la presse chilienne.