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OTTAWA (AFP) – Un tribunal canadien a condamné cette semaine la police fédérale à verser une importante compensation financière à un musulman victime de discrimination lors de sa formation pour entrer dans la police montée canadienne.
Ali Tahmourpour, un Canadien d’origine iranienne, avait commencé en 1999 le camp d’entraînement de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) à Regina, dans la province de Saskatchewan, mais il a été expulsé après 14 des 22 semaines de la formation.
L’homme a porté plainte deux ans plus tard au Tribunal canadien des droits de la personne affirmant avoir été « ridiculisé » par un officier parce qu’il portait un pendentif religieux et parce qu’il signait son nom à la persane.
Il s’estimait aussi victime de violence verbale, de mauvais traitement, d’une évaluation négative, des facteurs qui ont mené à son expulsion en cours de formation. L’homme n’a pu réintégrer la formation de « cadet » dans la police fédérale canadienne en raison d’une évaluation négative sur sa santé mentale de la part de ses supérieurs.
« La conduite discriminatoire de la GRC à l’endroit de M. Tahmourpour l’a empêché de terminer sa formation et de gagner sa vie comme un agent de la police fédérale », a statué le tribunal dans sa décision rendue publique mercredi.
Le tribunal fédéral a ordonné à la GRC de verser à M. Tahmourpour près de l’équivalent du salaire qu’il aurait gagné s’il avait intégré la police fédérale canadienne au terme de sa formation et était monté en grade, de même que des indemnités pour la souffrance causée et les frais encourus.
Selon les médias locaux, la compensation totale que devra verser la police fédérale dépasse le demi-million de dollars. Le tribunal des droits de la personne a aussi ordonné à la police de permettre à M. Tahmourpour, aujourd’hui âgé de 35 ans, de reprendre une formation de policier s’il le souhaite.
« Je vais faire la formation », a-t-il déclaré, après la publication du jugement, rapporte le journal Toronto Star.
