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KHARTOUM (AFP) – Deux Egyptiens ont été condamnés dimanche à six mois de prison chacun par un tribunal de Khartoum pour avoir introduit au Soudan un livre jugé diffamatoire pour Aïcha, l’une des épouses du prophète Mahomet, rapporte lundi la presse locale. Abdel Fattah Abdel Raouf et Mahrous Mohammed Abdel Aziz ont été condamnés en vertu de l’article 125 du code pénal, celui-là même qui a servi à juger récemment l’enseignante britannique Gillian Gibbons, a précisé le quotidien Al-Rai al-Am. Ils peuvent se pourvoir en appel.
Le ministre de la Justice, Mohammed Ali al-Mardhi, avait annoncé le 11 écembre l’inculpation de ces deux Egyptiens pour avoir exposé l’ouvrage intitulé « La mère des croyants (Aïcha) dévore ses fils » pour le compte du libraire et de l’éditeur égyptien Madbouli.
« Le livre comporte des passages blasphématoires et des atteintes particulièrement odieuses au prophète et à la Mère des croyants », avait alors indiqué le ministre. L’article 125 du code pénal prévoit des peines de six mois de prison, quarante coups de fouet et une amende.
Inculpée pour avoir laissé des enfants nommer Mohammed (le nom du prophète, Mahomet en français) un ours en peluche dans une école de Khartoum, Mme Gibbons, 54 ans, a été condamnée le 29 novembre à 15 jours de prison puis à être expulsée du pays.
Elle a passé au total huit jours en prison avant de bénéficier d’une remise de peine sur ordre du président soudanais Omar el-Béchir et a pu regagner son pays, à la suite d’une médiation de deux membres musulmans de la Chambre des
Lords britannique.
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