KUALA LUMPUR (AFP) -Deux nouvelles attaques contre des lieux de culte chrétiens se sont produites dimanche en Malaisie, en proie à une violente controverse sur le droit des non-musulmans d’employer le mot « Allah », selon des sources policière et religieuse.
Il s’agit de la sixième dégradation commise à l’aide d’engins incendiaires depuis vendredi dans ce pays largement musulman qui compte 10% de chrétiens.
Les attaques de dimanche, qui, comme les précédentes n’ont pas fait de victimes, ont eu lieu à Taiping dans l’état septentrional de Perak.
Selon le chef de la police locale, Zulkifli Abdullah, un cocktail Molotov a été lancé contre l’église All Saints tôt dimanche avant l’arrivée des fidèles.
« Il y avait des traces noires sur le mur. Nous pensons qu’un petit incendie s’est déclaré, mais il n’y a pas eu de dégâts », a-t-il dit.
Par ailleurs, une bouteille de kérosène a été lancée dans une autre église mais l’édifice n’a pas été endommagé, selon la même source.
Les tensions se sont accrues en Malaisie depuis que la justice a donné la semaine dernière son feu vert à un journal catholique local pour employer le mot « Allah » dans ses éditions.
Face à la colère d’organisations musulmanes et aux pressions du gouvernement qui a agité la menace de tensions interconfessionnelles, la Haute cour de Malaisie a suspendu mercredi sa décision dans l’attente d’un jugement au fond de la Cour d’Appel.
Le Premier ministre malaisien Najib Razak a lancé samedi un appel au calme après quatre précédentes attaques à Kuala Lumpur.
Effectuant une visite dans l’une des églises visées, M. Razak a cherché à apaiser les tensions dans ce pays multiculturel où cohabitent à côté de la majorité musulmane des minorités chinoise et indienne.
« L’islam nous interdit d’insulter ou de détruire toutes les autres religions, que ce soit physiquement ou en s’attaquant aux lieux de culte des autres religions », a-t-il dit.
Les musulmans représentent plus de 60% de la population de la Malaisie où l’islam est religion officielle. Ce pays est régulièrement en proie à des tensions ethniques entre Malais (60%), Chinois (25%) et Indiens (8%).
Le pays compte 10% de non musulmans dont 850.000 catholiques.