Un tribunal islamique indonésien a condamné mercredi deux hommes à des dizaines de coups de canne en public pour des relations homosexuelles, dernier signe de répression de la communauté gay dans le pays.
Les deux condamnés âgés de 20 et 23 ans, reconnus coupables d’avoir transgressé la stricte loi islamique en vigueur dans la province d’Aceh, subiront chacun 85 coups de canne.
Ils avaient été surpris au lit au mois de mars par un groupe de justiciers dans la pension où ils résidaient à Banda Aceh, la capitale de cette province conservatrice. Ils avaient ensuite été livrés à la police de la charia.
« Il a été prouvé, juridiquement, de manière convaincante, que les deux se sont rendus coupables de relations homosexuelles », a déclaré au tribunal le juge Khairil Jamal. « Ils sont condamnés à recevoir publiquement 85 coups de canne ».
Les cannes sont en rotin et ne causent pas généralement de blessures graves. Le châtiment est surtout destiné à l’humiliation publique des condamnés.
Aceh est la seule des 33 provinces de ce pays d’Asie du Sud-Est autorisée à appliquer la charia.
S’adonner au jeu, boire de l’alcool ou commettre l’adultère sont aussi passibles de coups de canne.
La province d’Aceh avait commencé à mettre en oeuvre la charia après avoir obtenu un statut d’autonomie en 2001 auprès du gouvernement central de Jakarta, afin de mettre fin à plusieurs décennies de rébellion séparatiste.
L’Indonésie compte 225 millions de musulmans sur 250 millions d’habitants. La plupart des musulmans indonésiens pratiquent une forme modérée d’islam.
Depuis quelques temps, l’hostilité contre la petite communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT) d’Indonésie va croissant, et plusieurs ministres ont livré publiquement à des propos homophobes. (AFP)