MINSK (AFP) – Le procès du journaliste bélarusse Alexandre Sdvijkov, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet dans l’hébdomadaire Zgoda en 2006, s’est ouvert vendredi à Minsk.
« L’audience se tient à huis clos. Même la mère de Sdvijkov n’a pu y assister », a déclaré à l’AFP le rédacteur en chef de ce journal d’opposition, Alexeï Karol, qui a été convoqué comme témoin.
Alexandre Sdvijkov, qui était à l’époque rédacteur en chef adjoint de l’hébdomadaire Zgoda, a publié des caricatures du prophète Mahomet parues dans quotidien danois Jyllands Posten et chargées sur Internet.
La mise sous presse de l’hebdomadaire a été interdit par le rédacteur en chef et il n’a donc jamais été mis en vente, mais le parquet bélarusse a ouvert le 22 février 2006 une enquête criminelle contre le journal pour incitation à la haine raciale et ethnique.
Le 17 mars 2006, un tribunal bélarusse a ordonné la fermeture de l’hebdomadaire Zgoda, qui a été dénoncée par l’opposition comme « politique ».
Selon M. Karol, après l’ouverture d’une enquête, Alexandre Sdvijkov s’est réfugié en Russie. Il n’est revenu au Bélarus que le 17 novembre 2007 et a été immédiatement arrêté.
M. Sdvijkov a publié les caricatures, parce qu’elles ont provoqué une grande résonance dans le monde à l’époque, assure le rédacteur en chef de l’hébdomadaire.
« Mais il est claire que la publication dans un journal dont le tirage n’est pas parvenu aux lecteurs ne pouvait pas être une incitation à la haine raciale », souligne-t-il.
Selon M. Karol, Alexandre Sdvijkov est maintenant accusé en vertu d’un article plus sévère du Code pénal, qui est « incitation à la haine raciale par une personne dans l’exercice des ses fonctions » et prévoit des peines allant de 3 à 10 ans de prison.
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